Invocation de Notre Seigneur de Minuit, Mahazhael-Deval,

Étant une Conjuration du Père-Sorcier du Grand Sabbat

Andrew D. Chumbley – Traduction par Kazim

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Dans la recension actuelle de la Tradition de la Sorcellerie Sabbatique, un certain nombre de divinités et d'esprits sont honorés et adorés comme les patrons de Notre Art.
Parmi eux se trouve le cercle des huit Pères-Sorciers et des huit Mères-Sorcières collectivement révérés comme le "Cortège des Dieux Fidèles ".
Les seize Seigneurs et Dames du Cortège Fidèle sont considérés comme les gardiens des points cardinaux et sous-cardinaux du Cercle ou ’Acre de Sang’.
A chaque porte de l’Acre de Sang, une paire du cortège préside comme Gardienne Ancestrale des Mystères, des Enseignements et des Temporalités liés à cette même porte.
Ainsi, avec le roulement extérieur du Temps et des saisons intérieures de la Sagesse, chaque paire du cortège est amenée à présider en tant que Maître et Maîtresse du Cercle.
Aussi, chacune des seize divinités est considérée en son droit propre comme dépositaire d'objets de pouvoir et d'aspects spécifiques liés à la pratique rituelle. Alors que le cortège constitue en lui-même un panthéon, il est en accord avec les coutumes de notre Tradition sans Nom et du Mystère de l'Iconostase que nos divinités soient syncrétisées avec les saints et les dieux des "confessions mortelles des hommes", autrement dit avec les représentants divins des églises et des lieux saints locaux. Il est donc dans nos coutumes d'appeler beaucoup d'âmes à marcher dans la Procession du Culte Caché.

Ce qui suit est un appel adapté du "Dragon-Book of Essex" utilisé pour évoquer le souverain Père-Sorcier Mahazhael. Il est destiné à l'utilisation d’un coven ou d’une Loge de l’Art.
Le Seigneur Mahazhael est révéré comme Gardien de la Porte du Nord et est considéré comme le Bienheureux Consort de Notre-Dame Liliya. Son temps est celui du Soleil du milieu de l’Hiver, sa saison celle de l’Anarchie et de la Renaissance. Son moment privilégié le point de transition entre l’Obscurité et la Lumière. En des termes syncrétiques, Mahazhael est identifié au Christ à la Veille de sa Nativité. Il est l’Ame crucifiée du Souverain de la Lumière à l’Instant précédent son Aube sur la Terre. Le Seigneur Mahazhael pourra être évoqué pour présider les festivités du Solstice d'hiver et de la Naissance du Nouvel An. Son Présent est celui la Lumière du Soleil de la Sagesse fécondée dans l’Obscurité de Minuit.

 

L’Appel à Mahazhael-Deval

Le Magister (ou l’Officiant choisi) se tient silencieux et porte le masque du Seigneur.
Le coven évoque en lui l'esprit :

O Mahazhael, Ecoute-nous !
Père-Sorcier Souverain de la Connaissance du Serpent Cornu !
Notre bénédiction et notre malédiction sont sur Toi, car tu es double de masque et de visage !
Par toutes les bénédictions nous t’adorons comme le Maître du Grain, couronné parmi les sept diadèmes du temps, le plus sage parmi les Nobles Seigneurs qui servent sur le chemin de l'année et du jour.
Par toutes les malédictions nous t’adorons comme le Berger des Ossements qui habîte l'ossuaire invisible au coeur des charniers funéraires.
Exalté Tu es, comme l'Empereur de la Porte du Pouvoir du Nord !
Salut à Toi, Souverain des Huit Dieux dans le Cortège de Bha !
Nous t’honorons comme Notre Protecteur, Notre Époux et Notre Frère -
Guide Eternel de ceux qui errent, abandonnés à eux-mêmes dans leur quête du paradis en exil !
Salut à Toi, Géant aux huit bras, Magister de la progéniture du Dragon !
Nous t'invoquons dans l’Acre de Sang par la lumière funéraire du Soleil Mourant.
Nous t’appelons par les paroles et les actes et par le signe de l’Ouverture du Tombeau.

Apparais devant nous comme l'Homme aux os pâles, le Seigneur Squelettique de la Lumière !
Que l'espace soit ta chair et l'os ta forme : ta stature éclipse les Cieux,
Car tu es paré d'éclairs et les nuages orageux forment un halo autour de toi.
Ton visage est le crâne, l'oracle au visage de mort, riant en toute adversité.
Tes yeux sont deux abîmes qui étincellent dans les ténèbres emplies de Vide.
Ton coeur un nid d'araignées trépidantes, tendu comme une toile ardente sur les rayonnements squelettiques de tes Seins.
Ton phallus un minaret de joie dressé pour le Plaisir du Monde, autours duquel les djinns circambulent dans la prière, et d'où la semence sacrée du Serpent se répend,
Pour baptiser le monde en toute animadversion !

Les sabots du Bouc sont tiens, fendus pour marcher pareillement dans tous les Mondes.
Révèle-toi ici-même dans la danse, éclatant de toute ta splendeur sur le tumulus !
Salut à Toi, Roi des Cadavres, exalté comme l'est tout homme dans le lit du mariage !
Tes quatre mains, visibles et invisibles, brandissent les armes de ton territoire,
Les Signes du Pouvoir que tu déploies dans des gestes d'ombre et de lumière.
Tu tiens une flûte enjouée par le vent, sculptée dans le fémur d'un homme saint.
Tu portes le Livre du Jugement, rempli des noms des Elus et des Sages, et sur les pages duquel une plume danse, vierge du toucher de toute main et de toute âme.
Tu arbores la crosse maudite du prunellier, l’épée de glace, le chapelet sans fin des larmes des pleureuses et le sablier de cendre. Toutes les saisons commencent et se terminent dans ta danse, car ta Main actionne les Meules du Temps. Tu révèles le Mystère de la Croyance car tu portes la double image de la Vérité et du Mensonge : le Miroir qui parle et le Masque Silencieux.

Le coven s’agenouille alors devant le Seigneur pour procéder aux offrandes de sacrifices éthériques ou imaginaires :

Devant toi, nous offrons le signe de la terre, dessiné dans le grain et la peau du serpent.
Sur ton autel, tombe de roses parsemée, nous offrons le sacrifice des images forgées dans notre esprit pour ton plaisir et ton honneur : une idole d’argile brisée offerte au nom de chaque panthéon, les Écritures abjurées de toutes les traditions, les parchemins qui témoignent de chaque loi passée à trépas, un enfant sans chrémeau, innocent de toute foi et promis à aucune ;
une tête coupée au plus saint des hommes, le crâne d'un cheval monté par nul maître mortel,
le calice du coeur des martyrs de l'hérésie et une flamme éclatante allumée en l'honneur de nos frères disparus.
.
O Mahazhael ! Notre Père-Sorcier Souverain !
Accepte ces offrandes, honorifiques et calomnieuses,
Que toutes servent à renforcer ta présence parmi nous !

Des génuflexions sont alors données sur le Lieu de Pouvoir.
Puis l’Officiant, chevauché par l'esprit de Mahazhael, s'empare des signes conférant le Mystère du Culte : le masque du démon et le miroir. Puis, tandis qu'il brandit le double symbole de l'Arcane, l'Officiant se tourne et s'adresse alors au coven :

Vous qui êtes faits à l'image de Dieu !
Voici votre Père et votre Mère : l'Iconostase projetant toute croyance !
Apprenez le Credo de la Vérité dans le Mystère du Mensonge :
Qui est le miroir et qui est le masque ?

L’Officiant entame alors une marche déosile autour du cercle et s'arrête devant chaque initié du coven pour lui répéter la question : "Qui est le miroir et qui est le masque ?"
Quand le prétendant aux mystères a répondu, l’Officiant continue son chemin jusqu'à ce que chaque membre du coven ait de même donné sa réponse. Après être passé devant chacun des membres, tous répandent sur le sol une offrande de grain. En retournant au quartier Nord, l'Officiant pose les deux symboles aux côtés de la Fourche et s'adresse au coven :

Rappelez-vous de ce que vous avez dit et gardez-le en vous comme le testament de votre âme.
Car moi, qui suis venu semer dans le champ-monde, je reviendrai pour récolter et juger le jour de sa récolte. Ecoutez donc mon histoire, écoutez l’Enigme du Roi du Grain nouée sur la roue de l'année et du jour.

Car au premier pas est le commencement du Monde et avec les autres toute chose est accomplie !

Au premier jour je me suis réveillé dans le sillon.
Au deuxième jour, je me suis agenouillé, en priant sous le soleil.
Au troisième jour, je me tenais dans une longue robe verte.
Au quatrième jour, ma tête fut couronnée d'or.
Au cinquième jour, la faucille me mit au repos.
Au sixième jour, mon corps fut broyé entre des pierres.
Au septième jour, je fus élevé à nouveau pour nourrir les frères à la Table de Minuit et être servi au Festin Circulaire pour les Vivants et les Morts.
 
"Le mystère du Pain" est le nom de mon Nom,
Le Père du Grain est Celui que je suis.
Que la Bénédiction soit, que la Malédiction soit.
À tous ceux qui viendront se délecter de moi :
Respectez bien mes mots et mes faits,

Et sachez que moi, Mahazhael, suis avec vous !
Comme il est dit, ainsi soit-il !
Hu Bilo Bilo ! Bha-Azha-Ka !

L'Officiant complète alors la conjuration en offrant la révérence de Mahazhael comme signe conférant les initiations sur le corps rassemblé du coven.

Tous les frères entament alors une silencieuse marche lunaire autours cercle pour lier le rite.
Enfin, tous communient en répétant la Formule de Conjuration :

Salut au Trois fois Grand Clan d’Azha-Qayin !
Salut au Seigneur au Masque de Dragon du champ d'Albion !
Salut à Jabal, Jubal et Tubal-Caïn,
Par les Cornes du Taureau, la Harpe du Ménestrel,
Et l'Hymne du Feu aux coups du marteau.
Salut au Roi intronisé sur l’Arbre Séculaire,
Aux Seigneurs et aux Dames de la Prairie,
Aux Loyaux Adeptes de l’Acre de Sang.
Salut au Trois Fois Grand Magicien
Dont les Mystères reposent sous le sabot.

Trois fois bénie, trois fois maudite, triple est la Sorcellerie !
Au Nom de Notre-Dame.
Qu’il en soit ainsi !
Amen.

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